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Les mosaïques de seuil à Pompéi :

l'exemple des chiens de garde.

La mosaïque d'entrée se trouve au seuil d'une maison, se situant elle-même dans un quartier, se trouvant lui-même dans une ville. Cette dernière se situe dans un espace géographique bien précis, qui au gré des conjonctures de l'Histoire s'est constitué en tant que zone où agriculture, commerce, vie culturelle, activité politique et artisanat se sont côtoyés pour former un ensemble cohérent.

Cet ensemble cohérent, cette ville, est l’une des rares qui a su naître, vivre, mourir puis ressusciter ; Pompéï, située en Campanie, non-loin de la ville de Naples, est fondée au VIe siècle avant notre ère dans cette région qu'est alors la Grande Grèce. Disputée par les Grecs et les Samnites avant de passer sous le giron de la République romaine au IIIe siècle, elle restera dès lors romaine jusqu'à sa destruction à l'époque flavienne, en 79 après Jésus-Christ.

Les richesses, ramenées par Lucius Aemilius Paulus après la conquête de la Macédoine en 168, permirent tout d'abord à la République romaine de penser à de nouvelles conquêtes toujours plus lointaines, mais aussi et surtout ce butin apportait avec lui un héritage des siècles passés qui allait modifier une bonne fois pour toute les siècles à venir : l'art grec.

De conquêtes en conquêtes, la République romaine, l'Urbis en tête, dut élargir ses champs législatifs, politiques et culturels, notamment après la « guerre sociale » opposant Samnites citoyens de seconde zone et Romains, privilégiés au niveau de leur statut. Alors cet élargissement de la zone d'influence directe de Rome sur les régions qui l'entouraient eut pour effet rapide de diffuser non-seulement lois et coûtumes politiques mais également la culture romaine, désormais hellénisée. Fi de la mos majorum, la culture grecque et même orientale - qu'Alexandre le Grand avait fait fusionner en Egypte ou en Perse, et qui désormais formaient deux champs qui s’irriguaient mutuellement - s'implantaient alors aussi rapidement que la vie, dans ces villes de la province de Rome, s'organisaient désormais « à la romaine ».

Ainsi Pompéi, ensevelie par les caprices du Vésuve, puis redécouverte au XVIe siècle avant d'être fouillée à partir du XVIIIe siècle, ne fait-elle pas office, figée, de la seule photographie de l'Antiquité dont nous disposions ? Si les habitants, prisonniers de la lave et des cendres, ne sont pas l'aspect catastrophique de leur mort, pas représentatifs d'une journée normale à Pompéi, les murs, eux, n'ont pas eu peur. L'urbanisme et l'architecture de la ville, riches de peintures pariétales et de mosaïques en tout genre, nous révèlent ainsi tout un monde, toute une époque, celle de l'Empire romain de Vespasien, entre Rome, la Grèce et l'Orient. Bien que ville d'une moindre importance stratégique, on peut supposer néanmoins qu'elle était dotée d'un nombre d'oeuvres important, aux vues des richesses artistiques qui s'y trouvent à de très différents endroits de la ville. Etendu dans le temps, cet apport artistique et notamment pictural est catégorisé de manière significative en quatre styles dits « pompéiens ».

Les thèmes mythologiques et héroïques nous renseignent sur certains aspects de la culture pompéienne de l'époque. Mais, tout aussi important encore, ce palimpseste géant à ciel ouvert nous révèle une toute autre utilisation de la mosaïque dans la vie quotidienne, entre illusions et aspects pratiques. Entre commodités du quotidien et désir d'images, d'esthétiques à la fois particulières et parfois sous forme de « séries », inspirées de modèles diffusées dans le monde romain de cette époque, on peut trouver ici une foule d'informations à extraire puis à interpréter, sur les individus, bien vivants, qui peuplaient cette époque, désormais bien morte. En cela le portrait de Paquius Proculus et tant d'autres mosaïques aux thèmes s'éloignant de la mythologie et du récit héroïque, auraient pu nous indiquer bien des choses. Ici c'est le modèle très répandu du Cave Canem que nous allons étudier, sous sa forme de mosaïque illusionniste, à fonction pratique, ornant l'entrée de la maison, en guise à la fois d'avertissement et de première impression venant de la rue.

De la vision de l'animal, ici domestique, à l'organisation de la maison romaine de Campanie au Ier siècle après Jésus-Christ, en passant par la technique de la mosaïque illusionniste, ce modèle du Cave Canem nous offre une perspective nouvelle, une sanctuarisation du foyer par les mosaïques de seuil et l'exemple du Cave Canem, dans le cadre d'un temps qui n'est plus mais qui ne cesse de renaître et d'être découvert notamment grace à cette exception qu'est Pompéi.

Une étude qui se construira autour de 3 parties avec en premier lieu la fonction qu’occupe la mosaïque d’entrée, puis nous en arriverons à étudier le motif du chien de garde et l’iconographie que cela comprend. Et enfin dans une troisième et dernière partie nous aborderons l’aspect stylistique et technique de la mosaïque.

  • La Fonction de la mosaïque de seuil.

Marc Twain dans son ouvrage, Le voyage des innocents, un pique-nique dans l’ancien monde, page 165, nous parle des « mosaïques de marbres multicolores qui dessinaient des motifs décoratifs » qu’il voit lors de ses « promenades ». Celles-ci nous apparaissent alors comme un élément de décor qui ornerait les sols des riches propriétaires terriens de l’époque. Élément central de la culture romaine antique, le décor au travers de la mosaïque pose la question du confort au sein du foyer, mais aussi celle de l’ostentation. La mosaïque serait donc le lieu de la représentation sociale, un élément de luxe indéniable, vitrine d’une certaine position dans la communauté ainsi qu’un témoignage du goût général de celle-ci.

Certaines pièces de la domus possèdent un décor de mosaïque qui se doit d'être adapté à l'utilisation de celles-ci. En adéquation avec l’image qu’elle représente et le bâtiment où elle s’inscrit, la mosaïque d’entrée possède ainsi une fonction utilitaire.

Cependant, elle présente également une fonction pratique, d’un entretien facile, la mosaïque permet une liberté créative par les matériaux qu’elle convoque.

Celle-ci s’avère résistante aux caprices journaliers, par les médiums qu’elle met en oeuvre: que ce soit en opus vermiculatum ou tessalatumpermettant de s’approprier des sujets qui, d’ordinaire, seraient réservés aux peintures de chevalet, voire  aux tapis.

 

Ce sont des exemples tels que la célèbre mosaïque d’Alexandre, qui prend place dans le tablinum (ultime lieu d’exposition de la maison) de la maison du Faune, ou plus généralement avec les nombreux exemples de mosaïque d’andrôn (lieu où prend place le banquet) qui nous permettent de le constater.

 

"Mosaïque d'Alexandre" IIe s av.N.È, découverte dans la maison du faune (Pompéi)

Certains motifs ont un impact visuel fort, se répètent, se diffusent à travers les villes et les pays grâce à l’existence des ateliers et ce que l’on peut imaginer comme des « catalogues ». Apparaît alors une multitude de représentations de chiens, que l’on surnomme Cave Canem qui jouit d’une grande faveur à l’époque impériale. Prenant place aux pas-de-portes, ce motif se retrouve alors dans plusieurs lieux du bassin méditerranéen et plus précisément à Pompéi. 

 

La mosaïque de seuil apparaît comme un lieu de représentation à part entière, peut être plus spécifique encore que dans d’autres pièces de par sa position. En effet, le seuil est une sorte de présentation du maître de maison, c’est la première chose que le visiteur découvre en entrant, et de ce fait s’y présentent à nous divers symboles. Y sont alors « assignés » des motifs comme le Have , saluant le visiteur, mais aussi des références mythologiques, ou encore des représentations d’animaux féroces, tels que le lion, l’ours ou encore le chien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque du vestibule de la maison du Faune (Pompéi)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque de seuil de la Maison de l'ours, comportant l'inscription "Have"

Dès lors, cette mosaïque n’est plus seulement esthétique ou décorative mais acquiert une fonction apotropaïque, introduisant une certaine sanctuarisation.

  • Le Motif du chien.

Durant l’antiquité, le chien est avant tout caractérisé par son rôle utilitaire. Véritable auxiliaire des activités humaines, l'animal apparaît alors comme une protection pour ses biens ou soi même. Celui-ci reste malgré tout consommé, en effet la viande de chiots est en ce temps là un met très apprécié, tout comme la fourrure qui est destinée à la confection d'objets ou vêtements divers. De plus, leur caractère chtonien les mène à être sacrifiés lors de cérémonies de culte.

 

Ces animaux grace à la compagnie qu’ils procurent, sont de plus en plus appréciés, leur statut change au sein du foyer. Ils acquièrent une place nouvelle, se sont désormais des animaux de domus, donc domestiques.  

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chien au Conge d'Alexandrie, IIeme siècle av.N.È, 

découvert sur le domaine de la Bibliotheca Alexandrina

Nous distinguons deux voir trois types de chiens: de Laconie, de Molossie mais aussi de Sparte. Quant à leur morphologie, trois catégories apparaissent : le morphotype primitif non spécialisé (canis lupus lupus c'est à dire le chien de chasse), le morphotype graïoïde (proche du lévrier, chien traditionnel grec) et enfin le morphotype mollossoïde (le plus imposant)

À l’inverse des chiens de berger qui se devaient d’être blancs, les chiens de garde sont noirs, permettant ainsi d’être invisibles la nuit et terrifiants le jour. Ces chiens de garde, villaticus canis, sont alors associés aux Lares, divinités protectrices du foyer.

Ces animaux deviennent petit à petit gardiens d'habitations privées, mais aussi des bâtiments publics. Des chiens pouvaient sans doute aussi être affectés au gardiennage des lieux saints. Mainoldi mentionne des chiens sacrés dans les sanctuaires d’Héphaïstos à Etna, d’Adranos en Sicile, d’Athéna Ilias en Daunie, dans l’Asklépeion d’Athènes et même dans le sanctuaire de Zeus à Olympie.

Cette fonction se retrouve dans la majorité des créatures canines qui peuplent la mythologie, que ce soit en tant que gardien de troupeaux, de tombeaux, de lieux mythiques, comme par exemple, la bouche des Enfers.

Au niveau proprement archéologique, les découvertes furent tardives. Tout d’abord, nous avons commencé par découvrir des ossements de chiens à l’intérieur de tombes humaines, qui ont gardé leurs compagnons auprès d'eux. Mais nous avons pu constater que petit à petit apparaissent de véritables tombes de chiens.

 

Les représentations du chien dans la mythologie greco-romaine, nous permettent de cerner la symbolique qui l’entoure. Plusieurs exemples se présentent alors à nous : Cerbère, gardien des enfers, est décrit comme un chien monstrueux à trois têtes et à queue de serpent capable de cracher du feu, et a pour rôle d’empêcher ceux qui passent le Styx de pouvoir s’enfuir.

Plusieurs sources mythologiques mentionnent également « les jours du chien » ou « canicule ». Ce nom vient de canicula, signifiant « petite chienne ». Cela correspondait alors aux jours du débordement du Nil ainsi qu'aux journées les plus chaudes de l’année. Sirius, par ailleurs était aussi le nom du chien d'Orion.

Dans les écrits d’Antoninus Liberalis, Métamorphoses, nous pouvons noter la présence d'un chien d’or, qui, sur ordre de Rhéa, gardait la chèvre nourrissant le jeune Zeus. Une fois le dieu devenu adulte, il aurait été chargé du gardiennage du sanctuaire en Crète. Il s'agit d'Argos, le chien fidèle d’Ulysse.

Nous pouvons aussi voir que dans l’iconographie, il existe au moins trois grands types de chiens : les chiens de chasse, les chiens de compagnie ou encore les chiens monstrueux.

Dans l'imagerie grecque antique, le chien est alors représenté sous une forme proche du lévrier, les autres races ayant été probablement moins élégantes, demeurent absentes des productions qui nous sont parvenues.

Les artistes représentent souvent le chien aux cotés d’un maître, sous la table, dans un banquet, couché sur le sol ou regardant les humains dans l’attente d’un geste de leur part.

Nous pouvons constater que le chien est vraiment intégré dans la domus, leur présence indique sécurité mais demeure discrète et fidèle.

 

Le chien, étant l’une des pièces  les plus importantes de l’univers idéal masculin, celui-ci figure le plus souvent dans les thèmes de chasse et de guerre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque romaine, III° siècle, découverte à El-Jem en Tunisie

Une mosaïque impériale découverte à Chypre présente dans des bains, montre un chien aux côtés d’une perdrix et porte une inscription. L’archéologue pensait alors que Phèria était un nouveau mot concernant la chasse, mais comme l'a expliqué L. Robert dans son Bulletin épigraphique 51, 236, n° 25 p. 204, il s’agit tout simplement du nom de la chienne, Perle.

Cette mosaïque serait alors destinée à montrer l’honneur d’un chien, prouvant ainsi la place importante de ces animaux dans la vie des Anciens.

L’importance de la place du chien au sein d’un foyer va alors se retrouver à Pompéi, le chien prenant ainsi domicile sur le seuil de la domus, et y incarne son rôle premier de protecteur.

 

  • Aspect stylistique et technique.

Tristement célèbre pour sa fin tragique, Pompéi est aussi connue pour son importance du point de vue artistique. En effet, nombre d'objets y furent retrouvés comme des sculptures, des peintures et des mosaïques.

 

Comme expliqué plus haut, la mosaïque de seuil est d'une grande importance pour la maison pompéienne. L'image du chien permet ainsi de protéger la maison, prévenir le visiteur de « faire attention au chien ». Sorte de mise en garde, il fait alors fuir les intrus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque de seuil, Maison d'Orphée (Pompéi)

 

Prenons l'exemple du Cave Canem de la maison d'Orphée. Ici, nous pouvons voir que la technique est simple : réalisé en opus tesselatum, encadré d'une simple ligne noir, le chien nous est présenté de profil, en polychromie (blanc noir et rouge) . Tenu par une laisse, il se tient en position de défense, la gueule ouverte, tirant la langue. Bien qu'il y ait peu de modelé (ce ne sont que de simples formes), on peut voir qu'il y a un travail de profondeur, de perspective, bien que fausse. En effet, on ne connaissait pas le procédé de perspective à l'époque, cela montre alors une recherche d'illusion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque "Cave Canem", maison du Poète tragique (Pompéi)

 

La maison du Poète, maison typique du riche romain, abrite sûrement la plus connue des mosaïques Cave Canem. Nous ne pouvons qu'admirer la qualité de travail réalisée pour cette mosaïque. Véritable trompe l'oeil, on nous présente un chien en position de garde. Réalisé en opus tesselatum, cette mosaïque est polychrome, noire et blanche avec quelques touches de rouge et de jaune. La bordure est une double bande noire, encadrant un fond à motif noir et blanc régulier et un chien tenu par une chaine, avec en dessous l’inscription cave canem. Nous pouvons croire ainsi que la qualité de cette mosaïque est moindre. Cependant, lorsqu'on la regarde de plus près, nous pouvons remarquer un grand sens de la perspective jouant aussi avec l'ombre et le modelé de l'animal, le chien donnant l'impression de bondir hors de la mosaïque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque de seuil, maison de Paquius Proculus (Pompéi)

 

Enfin, se trouve à Pompéi une mosaïque de très grande qualité. Présente dans la maison de Paquius Proculus le visiteur découvre une véritable scène. Ici, l'animal est inclus dans un décor. Toujours réalisé en opus tesselatum et polychrome noir rouge et blanc, le chien est représenté devant des portes, de profil avec la gueule ouverte. Ce qui change ici est la position de l'animal, qui est allongé. Cependant, il paraît tout de même protéger la domus, ayant un air agressif, la gueule ouverte dévoilant ses dents aiguisées. Le jeu de profondeur joue alors sur l'illusion, comme une sorte de mise en abîme, peut-être pouvons nous imaginer que le chien se trouvait dans cette pièce.

 

 

« LE PORTIQUE DE TRIMALCION : PEINTURES A LA GLOIRE DE TRIMALCION

 

Quant à moi, j'admirais bouche bée, quand, sursautant de peur, 

je faillis me rompre les jambes. À gauche de l'entrée, non loin de la loge du portier,

un énorme chien tirait sur sa chaîne. Au-dessus de lui était écrit en lettres capitales : 

Gare, gare au chien. Vérification faite, ce n'était qu'une peinture sur la muraille.

 

Mes compagnons se moquaient de ma frayeur. »

 

— Traduction de Louis de Langle, 1923, du texte Satyricon de Pétrone, Ier siècle, chapitre XXIX 

 

L'idée d'illusion est très utilisée à Pompéi, que ce soit dans les mosaïques de sol mais aussi dans les peintures . En effet, nous reconnaissons 4 styles de peintures

1er style : « style à incrustations »

2ème style : « style architectural »

3ème style : « style ornemental »

4ème style : « style fantastique » ou « dernier style pompéien »

 

Ces procédés montrent l'importance de l'illusion à Pompéi, s'installant même dans les maisons, créant de faux espaces, de fausses matières (comme le marbre), par le biais de différentes techniques de représentation. Ces trompe l'oeil nous permettent aussi d'apprécier l'art Pompéien qui était d'une grande qualité de maîtrise, nous laissant ainsi entrevoir la vie quotidienne des habitants de Pompéi.

 

À travers notre raisonnement nous avons tout d’abord expliqué ce qu’était la mosaïque à proprement parlé. Puis dans un second temps, nous avons étudié la place du chien au sein de la société de l’époque. Et enfin, nous avons terminé par une étude de la technique et l’aspect stylistique de ces mosaïques.

Nous avons constaté que le motif du chien de garde, ou Cave Canem, est caractérisé par une symbolique avant tout protectrice encouragée par la domestication de ces bêtes au fil du temps. C’est ainsi qu’à travers le monde du bassin méditerranéen, s’effectue une diffusion de ces thèmes aux seuils des domus dans une recherche d’illusion et de réalisme.

Désormais, dans une optique de conclusion il semble intéressant de se demander : existe-il à travers la mosaïque une notion du beau chez les romains ? Nous pouvons affirmer grâce aux croisements des sources que oui.

Nous le savons, les sociétés antiques sont très attentives aux détails, comme au soin apporté à la fabrication et ce malgré des phases « creuses » ou disons-nous moins florissantes comme l’époque dite du géométrique chez les grecs. Les mosaïques de la mer Egée, les mosaïques des villas ou encore celles des bâtiments religieux paléochrétiens sont des témoignages du concept d’harmonie, où le beau s’avère omniprésent. De ces observations qu’en est-il de la notion de plaisir ?

Celui-ci s’avère incontournable au sein des sociétés romaines, les mosaïques apparaissent comme un lieu favorable à la contemplation. Les banquets, qui prennent lieux dans les andrôn, ne sont décorés pas par hasard de mosaïques en leurs centres, les participants peuvent ainsi facilement admirer, se réjouir des représentations qui animent véritablement le sol. Il y a là clairement une notion de plaisir esthétique à travers cet outil qui apparaît propice à la délectation. Le questionnement autour du beau est une vaste question à laquelle nous ne pourrons pas répondre, Platon, philosophe Grec du Veme siècle av. N.È vivant à Athènes, se pose la question de « Qu’est ce que le beau ? » force est de constater que ce concept est bel et bien concret dans les esprits de l’époque.

Nous savons qu’il n’existe pas de mot pour traduire "art" au sens actuel du terme, mais les hommes de l’époque, lors de leur démarche créative, ont-ils conscience d’une dimension artistique ?

L’art serait la matérialisation d’un concept sous une forme personnelle à l’artiste, ici, il serait plutôt synonyme de technique et résulterait en un mélange, un alliage avec l’esthétique. Nous pouvons sans difficulté appliquer ces principes aux mosaïques qui sont un parfait exemple de croisement entre technique et esthétique.

Ces mosaïques que nous avons étudiées ont vocation à être « belles » au sein de la société romaine.

 

Toutes ces suppositions nous amènent vers de nouvelles réflexions plus profondes encore. Si les mosaïques ont un caractère esthétique indéniable, sont-elles seulement décoratives ? De vaniteux témoignages d’une potentielle superficialité des hommes de l’époque ?

 

              Chauvet Capucine, Choquet Pauline, Kusel Léon & Leroy Lucas.

BIBLIOGRAPHIE


Umberto Pappalardo, Mosaïques grecques et romaines, Citadelles & Mazenod, 2010

Philippe Bruneau, La Mosaïque antique , Lectures en Sorbonne, 1995

William Van Andringa, Pompéi, mythologie et histoire, CNRS

Robert ETIENNE, Pompéi, la cité ensevelie, Gallimard découverte, 1987

Fontenay Elisabeth, Poirier Jean Louis, Cave Canem! précédé d’un entretien avec Elisabeth de Fontenay: Hommes et bêtes dans l’Antiquité, 2016, Paris

WEBOGRAPHIE

Julie Gallego, La place du chien dans l’Antiquité Romaine, Blog de la fac de Pau 

rozsavolgyi.free.fr (cours de l’Académie Supérieur des Beaux Arts, Cours préparatoire HEC)

 latogeetleglaive.blogpost.fr

Jean-Pierre DARMON, Henri STERN, MOSAÏQUE, art . In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 10 novembre 2016

Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE, TROMPE-L'OEIL . In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 10 novembre 2016.

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